Plaie N° 1 : le déni de démocratie

Chère lectrice, cher lecteur,

Dans vos commentaires, un thème revient constamment en toile de fond.

Il a d’ailleurs été mille fois mis en avant par les Gilets Jaunes.

La démocratie française est malade :

  • Les débats portent plus sur de la politique politicienne que sur les véritables problèmes des citoyens.
  • Les promesses électorales sont systématiquement oubliées.
  • Plus on est proche du pouvoir, mieux on est défendu. Plus on s’en éloigne, plus on est vulnérable.
  • Lorsqu’ils ne conviennent pas, les choix pourtant clairs dans les urnes sont contournés par les dirigeants.

Exemple flagrant de ce déni de démocratie : le vote sur la Constitution européenne en 2005.

Un NON cinglant

 

En 2005, le peuple Français refuse à une majorité de 55 % ce qui devait devenir un pilier de l’Union Européenne et entériner définitivement la création d’un super-état.

 

Les néerlandais feront pareil quelques mois plus tard.

Un coup de tonnerre à l’époque car tous les grands partis (UMP, PS, MODEM, EELV) s’étaient rangés derrière le oui.

C’est un signe frappant.

Décalage entre les partis politiques et le peuple

Désormais, si les gens votent pour l’UMP (Les républicains aujourd’hui) ou le PS, c’est n’est plus par conviction, mais par défaut !

La preuve : aussitôt qu’un nouveau parti fut créé, les électeurs se sont rués dessus, espérant un renouveau.

C’était En Marche.

Mais ce fut En Vain

Bref, le vote sur la Constitution européenne fut un NON tonitruant à la portée historique car en porte-à-faux de la doxa de quasi tout l’establishment politique.

Pourquoi avons-nous refusé ?

 

Chaque parti expliqua ensuite la victoire du NON à la lumière de SON idéologie.

  • Les socialistes y virent une rupture entre les français et le libéralisme outrancier de l’UE.
  • Les libéraux y virent un rejet du centralisme politique et de la bureaucratie dévorante des fonctionnaires de Bruxelles.
  • Les nationalistes y virent un refus de la construction d’un super-état européen qui ne représentait pas la culture française.

Les interprétations divergent mais la réponse est unanime : Les français ne veulent pas de cette Constitution et se méfient de l’Union Européenne.

Pourtant, nos politiques trouveront un moyen de passer outre le refus des urnes…

Ce déni de démocratie s’appelle le Traité de Lisbonne.


560 parlementaires contre 181 acceptèrent le traité dont le contenu avait été refusé par le peuple deux ans auparavant. [1]

152 parlementaires, devant la culpabilité qu’ils ressentaient, ont préféré s’abstenir.

Dans leur cas, la lâcheté a pris le pas sur la trahison.

 

Un vote par-dessus l’épaule

 

La Constitution, même si elle est le fondement d’un Etat, n’est finalement qu’un texte légal.

On peut donc voter ses principes en les mettant dans des traités internationaux plutôt que dans la Constitution.

Et tant pis pour la décision du Peuple souverain.

Le Parlement Européen devait absolument réaliser son grand projet…

Alors, tout armé de son génie bureaucratique, il a simplement changé l’emballage et l’a fait passer par un autre chemin.

« Si les urnes nous chassent par la porte, nous rentrerons par la fenêtre… »Le nouvel emballage est appelé « Traité de Lisbonne » et la Constitution européenne préalablement refusée par deux pays européens se transforme simplement en un innocent « traité ».

Evidemment, un traité est différent d’une Constitution… mais dans les faits, il s’agit d’appliquer exactement la même chose… contre l’avis du peuple.

La faute à qui ?

 

Il s’agit ici de la volonté de nombreux apparatchiks d’accomplir un projet politique complétement déconnecté de la volonté populaire.

Bien loin de l’idéal européen des débuts de l’UE…

Des milliers de fonctionnaires et de politiciens à Bruxelles ont travaillé d’arrache-pied pour construire ce traité de Constitution européenne.

Le projet est clair : créer un Etat supranational qui surpasse la souveraineté des pays membres.

Soit, mais encore faut-il que la démocratie continue d’exister.

Après des années d’entre-soi, ces gens sont persuadés d’être capables de nous mener vers un futur brillant, contre notre gré s’il le faut.

Ils ont peut-être raison, qui sait !

Mais à quoi bon détenir la vérité si c’est pour abandonner la démocratie en chemin ?

Ils ne reculeront pas devant l’opposition populaire ou « populiste », comme ils disent maintenant pour discréditer leurs adversaires sans même argumenter.

Ils ne reconnaissent plus l’usine à gaz européenne car ils sont devenus les rouages inconscients de cette machine.

Mais qui sont-ils pour décider à notre place ?

 

La France est donc divisée entre une élite politico-bureaucratique accointée à Bruxelles et un peuple à sa merci.

Le Traité de Lisbonne n’est qu’un exemple, mais jour après jour l’actualité fourmille de mille atteintes à notre démocratie.La république est menacée.

Savez-vous que son étymologie latine provient des termes res et publica, littéralement : « la chose publique ».

Or cette chose publique, ils l’ont confisquée, comme on retire son hochet à un enfant turbulent.

Il faudrait réaliser des réformes pour ramener ces élites sous le contrôle du seul souverain légitime en démocratie : le peuple Français.

Cette phrase sonne presque faux, grandiloquente, tant nous nous sommes habitués à une démocratie de façade.

Il y a pourtant des solutions

 

  • Supprimer les mandats multiples,
  • Améliorer la transparence dans le financement des élus,
  • Créer un référendum d’initiative populaire,
  • Décentraliser,
  • Et tout simplement mieux prendre en compte les avis exprimés dans les urnes !

De telles mesures permettraient de ramener la politique plus près du peuple et d’assurer un contrôle des élus.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

Peut-être avez-vous d’autres idées ? J’aimerais les entendre.

Que pensez-vous du Traité de Lisbonne ?

Pensez-vous également qu’il y a eu déni de démocratie ?

Quid de la situation actuelle ?

 

 

A votre bonne fortune,

Frédéric Duval

Source :

[1] https://www.ladepeche.fr/article/2008/02/04/431513-traite-lisbonne-decouvrez-comment-ont-vote-depute-senateur.html

[2] https://www.youtube.com/watch?v=FdBzWf2PIl4





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